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    sang-bleu

     

    Pourquoi la noblesse a le « sang bleu » ?

     

    L’expression « sang bleu » ne fait aucunement référence à la qualité du sang.

    Elle est associée à la noblesse sous l’Ancien Régime et a pour origine une pratique au sein des cours des royaumes d’Europe et en particulier en France et en Espagne.

    Au 17ème siècle, les nobles quel que soit leur sexe avaient une obsession : la couleur de leur peau.

    Et contrairement à la mode contemporaine du bronzage, ils faisaient tout ce qu’il était possible de faire pour maintenir une peau la plus blanche et la plus fine possible.

    Ceci dans un seul but : que leurs veines, de couleur bleue donc, soient les plus visibles possibles.

    Pour parvenir à un tel résultat il convenait d’éviter à tout prix le soleil et de se confiner à l’intérieur.

    Des soins du visage et du corps étaient également utilisés pour accentuer la transparence de la peau.

    Avoir les veines bleues apparentes permettaient par ailleurs de se distinguer de plus pauvres comme les paysans dont les travaux manuels dans les champs rendaient impossible une telle pigmentation.

    Cette mode adoptée par la suite par la bourgeoisie perdura jusqu’au milieu du 19ème siècle, date à laquelle l’expression même de « sang bleu » vit le jour pour désigner la noblesse.

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  • negre

     

    Pourquoi dit-on un « nègre » en littérature ?

    Un nègre désigne l’auteur anonyme d’un texte attribué pour le public à un autre individu.

    Un siècle avant son utilisation en littérature ce mot désignait les hommes qui travaillaient énormément, sans reconnaissance, souvent comme domestiques, en référence aux esclaves noirs.

    Par analogie, au 18ème siècle, le terme fut utilisé pour signifier celui qui effectuait le travail d’un commanditaire, souvent célèbre, qui s’en attribuait la réalisation.


    Parmi les innombrables cas, citons celui d’Auguste Maquet, surement le plus célèbre des nègres.

    Il rédigea le premier jet de nombreux romans d’Alexandre Dumas.

    Une fois la base historique posée, ce dernier reprenait le texte pour lui insuffler son style, comme ce fut le cas pour les Trois Mousquetaires, le Comte de Monte-Cristo ou encore Vingt ans après.

    En 1845 Eugène de Mirecourt dénonça le recours à un nègre par Dumas dans le pamphlet Fabrique de romans : Maison Alexandre Dumas & Cie. Dumas porta plainte et Eugène de Mirecourt fut condamné à quinze jours de prison.

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  • Tomber dans les pommes

     

    Pourquoi dit-on « tomber dans les pommes » ?

     

    Il existe deux explications.

    D’abord cette expression serait née de la déformation de la vieille expression du Moyen âge « tomber dans les pâmes » devenue aujourd’hui « tomber en pâmoison ».

    Le terme « pâme » utilisé alors dans le langage soutenu était dérivé du verbe « se pâmer » qui signifiait perdre connaissance.

    Plus tard en s’emparant du mot, le peuple déforma « pâme » en « pomme ».

    Selon un seconde hypothèse l’origine de l’expression serait issue d’une œuvre de George Sand « Lettre à Mme Dupin » dans laquelle l’auteur écrit « être dans les pommes cuites » pour signifier être très fatigué.

    A l’époque, les pommes cuites étaient utilisées par le public lors des spectacles pour manifester son mécontentement.

    Au théâtre elles étaient projetées sur les acteurs dont le jeu était approximatif. Les tomates étaient bien trop chères pour les utiliser ainsi.

    Les acteurs conspués étaient donc placés dans un état de fragilité qui correspond bien à l’expression « tomber dans les pommes ».

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  • ça fait des lustres

     

    D’où vient l’expression « ça fait des lustres » ?

    « Ça fait des lustres » signifie « ça fait très longtemps ». L’expression date du 17ème siècle.

    Les « lustres » en question ne sont pas des appareils d’éclairage suspendus au plafond des salons.

    Le lustre fait ici référence à l’unité de temps du même nom qui correspondait à une durée de 5 ans dans la Rome antique.

    A cette époque le lustre était plus précisément une cérémonie de purification effectuée avant les recensements réalisés tous les cinq ans.

    A cette occasion les censeurs, c’est à dire les hauts magistrats, le plus souvent choisis parmi les anciens consuls, étaient élus.

    Mais le lustre désignait tout aussi bien la cérémonie que le laps de temps s’écoulant entre deux « lustres ».

    Par extension, utilisé au pluriel, « des lustres » ont pris le sens d’une période toute à la fois de étendue et imprécise.

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  • à tue-tête

     

    Pourquoi dit-on « à tue-tête » ?

    Celui qui chante à tue-tête a une voix si forte et puissante que le son qu’il émet peut faire mal à la tête.

    Il est en tous cas le plus souvent dérangeant.

    Dès le 12ème siècle « tuer » était utilisé dans diverses expressions afin d’exprimer l’idée d’évanouissement.

    Mais la locution « à tue-tête » trouve son origine bien plus tard, au XVIe siècle. A cette époque le terme « tuer » ne signifiait pas seulement enlever la vie.

    Il pouvait être également être utilisé pour exprimer l’idée de frapper le plus souvent à la tête ou bien signifier « fatiguer » ou « exténuer ».

    Cette dernière signification explique l’expression aujourd’hui disparue « à tue-chevaux » signifiant « très vite ».

    Dès lors, le sens de l’expression qui nous intéresse est apparu naturellement et n’a pas évolué malgré les siècles.

    Quelqu’un qui chante ou crie à tue-tête a de fortes chances de fatiguer ceux qui l’entourent.

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  • faire un pataquès

     

    Quelle est l’origine de l’expression

    « faire un pataquès » ?

    Faire un pataquès signifie donner une importance considérable à une situation ou un évènement qui ne le mérite pas.

    Cette expression a pour origine une faute de liaison dans le langage oral.

    Ainsi selon le grammairien du 18ème siècle Domergue, par ailleurs journaliste et membre de l’Académie française de 1803 à 1810, le spectateur d’une pièce de théâtre assis à coté de deux dames peu instruites aurait trouvé un éventail.

    Il leur demanda s’il leur appartenait et se vit répondre : « Il n’est point-z-à moi » par l’une et « « il n’est pas-t-à moi » par l’autre.

    Face à cette erreur de liaison il aurait répondu  »alors je ne sais pas-t-à-qu’est-ce ! ».

    Cette expression liée aux fautes grossières aurait ensuite été reprise dans le langage courant en se fixant, sans que l’on puisse réellement dire pourquoi, sur l’agitation et l’énervement en raison de choses sans grande importance.

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  • Avoir la poisse

     

    D’où vient l’expression « avoir la poisse » ?

    « Avoir la poisse » signifie être frappé de grande malchance avec une connotation de récurrence.

    Celui qui a la poisse n’est pas seulement malchanceux.

    Il manque de réussite sur le long terme.

    Il a des souvent des ennuis et parfois de façon consécutive.

    Le terme « poisse » vient du mot « poix », une sorte de colle épaisse et gluante fabriquée au Moyen Âge avec de la résine de pin ou de goudron de bois.

    Elle était si visqueuse et gênante qu’elle était déversée brulante sur les assaillants des châteaux.

    Cette substance donna le verbe « poisser » signifiant « enduire de poix ».

    Puis « la poisse » se mit naturellement à désigner quelque chose qui colle et dont on n’arrive pas à se défaire, une malchance.

    « Avoir la poisse » devint ainsi synonyme d’avoir de la malchance sur une longue période.

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  • se faire du mouron

     

    Quelle est l’origine de l’expression

    « se faire du mouron » ?

    L’expression  »se faire du mouron » signifie qu’une personne se fait beaucoup de souci.

    Le mot « mouron » est pour le moins énigmatique.

    Il désigne des herbes de très petite taille que l’on trouve à la campagne.

    Or depuis le 19ème siècle on utilise ce mot en argot pour parler d’une touffe de poils, de la chevelure.

    L’expression signifie donc littéralement « se faire des cheveux » qui n’est que la forme simplifiée d’une autre expression « se faire des cheveux blancs ».

    Par ricochet, « se faire du mouron » s’est mis à signifier au 20ème siècle « se faire de la bile », autre expression au sens équivalent.

    On remarque que ces expressions qui ont toutes la même signification, font toute référence à une production involontaire du corps humain.

    Comme si l’impossibilité ou l’incapacité à en contrôler le surgissement ou la transformation (dans le cas de la couleur blanche des cheveux) était source d’une grande inquiétude pour les hommes.

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  • c’est là que le bât blesse

     

    Pourquoi dit-on « c’est là que le bât blesse » ?

    L’expression « c’est là que le bât blesse » qui est née au 15ème siècle, désigne la cause d’une difficulté ou d’une souffrance et sert à la pointer explicitement.

    Pour saisir sa signification il faut en premier lieu nous attarder sur la définition d’un bât (et non d’un bas).

    Un bât était un dispositif en bois placé sur le dos des mulets ou des ânes.

    Il servait à accrocher des objets, le plus souvent de lourdes charges.

    Compte tenu du poids porté par l’animal, si le bât était mal fixé il pouvait souffrir.

    Le bât pouvait en effet le blesser et l’endroit de la blessure devenait son point faible.

    Appliquée aux hommes l’expression revient ainsi à désigner la raison d’une souffrance, le plus souvent d’ordre psychologique.

    A noter que l’adjectif « bâté » existe et se retrouve dans l’expression « un âne bâté » qui désigne un individu à la fois bête, ignorant et ridicule.


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  • faire chou blanc

     

    Quelle est l’origine de l’expression « faire chou blanc » ?

    « Faire chou blanc » consiste à ne pas réussir, essuyer un échec.

    Deux hypothèses existent quant à son origine.

    Elles considèrent toutes les deux que « chou blanc » vient d’un « coup blanc », mais pas le même.

    Le première explication semble la plus probable. Au 16ème siècle le jeu de quilles était très apprécié.

    Or dans le Berry, un coup se disait un « choup ».

    Quand un des joueurs ratait la quille, ou bien ne marquait aucun point, on disait qu’il avait fait un « coup blanc », c’est à dire un « choup blanc » en langage berrichon.

    Cette explication semble plus pertinente que la seconde selon laquelle le « coup blanc » serait celui qui désigne un coup de feu.

    En effet les anciennes armes à feu produisaient une fumée blanche lors de chaque tir.

    Car même si la cible n’était pas atteinte une fumée blanche s’en échappait.

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