• Faire un chèque en bois

     

    Pourquoi dit-on « un chèque en bois » ?

     

    « Un chèque en bois » est un chèque sans provisions.

    Il ne permettra pas le paiement car il n’y a pas assez d’argent sur le compte bancaire auquel il est attaché.

    La locution « de bois » est apparue au 13ème siècle.

    A cette époque le bois était très abondant.

    Sa valeur était faible et le prix de ce qui était réalisé en bois était bas.

    On y avait dès lors souvent recours pour réaliser des imitations d’objets, comme les jambes de bois.

    Cette fausseté se retrouve précisément dans l’expression qui nous occupe.

    Puis progressivement « de bois » devint « en bois ».

    Le chèque « en bois » est bel et bien un faux moyen de paiement.

    Il en a l’apparence sans permettre le transfert effectif de l’argent.

    A noter qu’on retrouve le bois dans l’expression « langue de bois » qui exprime la même idée de la fausseté, cette fois dans le discours.

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  • un violon d’Ingres

    Pourquoi dit-on « un violon d’Ingres » ?

     

    Un « violon d’Ingres » est une passion souvent en lien avec les arts à laquelle on s’adonne en dehors de son activité principale.

    On doit cette expression au peintre néo-classique français Jean-Auguste-Dominique Ingres né en 1780 qui exerça ses talents de grand portraitiste au 19ème siècle.

    Il peignit également des tableaux d’histoires et des nus féminins.

    Au-delà de la peinture, Ingres vouait une passion tout aussi artistique, pour la pratique du violon.

    Ses talents musicaux restent cependant l’objet d’’appréciations contradictoires.

    Quel que fut son talent pour jouer du violon, au début du 20ème siècle on se mit à nommer naturellement un « violon d’Ingres », toute activité secondaire et non professionnelle exercée passionnément.

    De nos jours on utilise aussi une autre expression au sens similaire, mais d’origine anglaise : un hobby.

    A noter enfin que Le Violon d’Ingres est une célèbre photographie réalisée par Man Ray en 1924 qui représente Kiki de Montparnasse nue, de dos.

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  • attendre-107-ans

     

     

    Pourquoi dit-on « attendre 107 ans » ?

     

    Cette expression date du Moyen-âge à Paris.

    Elle fait référence au nombre d’années nécessaires à la construction de la cathédrale Notre-Dame.

    Même si les historiens ne sont pas tous d’accord sur les dates exactes il est généralement acquis que les travaux pharaoniques pour l’édification du monument commencèrent en 1163 pour s’achever plus d’un siècle plus tard, 107 ans pour être précis, en 1270.

    Non seulement des ouvriers passèrent toute leur vie sur le chantier mais plusieurs générations s’y succédèrent.

    Les Parisiens durent donc faire œuvre de patience face cette entreprise interminable. Ainsi serait née l’expression désormais entrée dans le langage courant dès lors qu’un individu s’agace d’une longue attente.

    A noter que dans l’ensemble des pays de l’Europe de l’Ouest, les XIe et XIIe siècles voient une croissance considérable des populations urbaines.

    Celle de Paris passe de 25 000 habitants en 1180 à 50 000 vers 1220, ce qui en fait une des plus grandes villes d’Europe.

    Dès lors les églises existantes deviennent trop petites pour accueillir tous les fidèles.

    Et l’on voit naitre un peu partout en France de nouveaux chantiers de construction d’églises.

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  • cousin germain

     

    Pourquoi dit-on un “cousin germain” ?

     

    L’expression « cousin germain » désigne les enfants dont les parents sont frères ou sœurs.

    Ces cousins ont donc des grands-parents en commun.

    Il faut tout de suite souligner que le « germain » de notre expression n’a aucun rapport avec la population de l’antique Germanie, c’est-à-dire l’Allemagne actuelle.

    Le terme « germain » qui est utilisé depuis le 12ème siècle, souligne qu’un cousin est issu du même « germe », c’est-à-dire de parents au sens large, communs.

    En effet en latin, « germen » signifie « progéniture » et « germanus » veut dire « qui est du même sang ».

    On retrouve le mot « germain » dans d’autres expressions où il exprime l’idée de lien de sang, comme dans « frère germain », une formule utilisée en Droit, qui désigne de véritables frères, c’est-à-dire issus des deux mêmes parents, à la différence des « demi frères ».

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  • ça sent le sapin

     

    Quelle est l’origine de l’expression

    « ça sent le sapin » ?

     

    « Ça sent le sapin » signifie que la mort ou la fin est proche.

    L’expression « ça sent le roussi » peut également être utilisée car elle signifie de la même façon qu’il y a des problèmes en perspective ; mais la référence au sapin évoque plus clairement encore l’idée qu’il ne reste plus longtemps à vivre.

    Cette expression date du XVIIe siècle.

    Le sapin dont il s’agit est bien celui des forêts.

    En effet le bois de sapin a longtemps servi à fabriquer des cercueils.

    Ainsi, si l’odeur du sapin parvient à vos narines, c’est qu’un cercueil est proche.

    La fin ne devrait pas tarder.

    Il est donc logique d’utiliser cette métaphore pour celui dont on pense que les jours sont comptés.

    Cette expression n’a donc rien à voir avec la formule le plus souvent utilisée au Québec, « se faire passer un sapin », et qui signifie « se faire avoir ».

    Le sapin-baumier, utilisé comme sapin de Noël, a en effet une très faible valeur marchande. 

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  • dire pis que pendre

     

    D’où vient l’expression « dire pis que pendre » ?

     

    « Dire pis que pendre » signifie dire beaucoup de mal de quelqu’un, à tort ou à raison, avec le plus souvent la tenue de propos médisants.

    Par exemple, des électeurs peuvent dire « pis que pendre » sur leur nouveau maire.

    On peut dire mais aussi écrire « pis que pendre » sur une personne. 

    Mais de quel « pis » peut-il bien s’agir ? Et pourquoi donc « pendre » ?

    Cette expression du 16ème siècle est à première vue surannée et bien énigmatique. 

    « Pis » signifie « pire » en vieux français.

    On en trouve trace notamment dans l’expression « aller de mal en pis ». 

    Quant au verbe « pendre » il fait bien référence à la mort par pendaison. 

    Aussi l’expression doit être comprise comme signifiant « dire à propos de quelqu’un encore pire que ce qui suffirait à le faire pendre ».


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  • c’est la bérézina !

     

    D’où vient l’expression « c’est la bérézina ! » ?

     

    S’exprimer « c’est la bérézina ! » consiste à souligner le caractère désagréable ou de déroute d’une situation.

    Tout semble alors perdu et l’échec parait inévitable. 

    Cette expression date du XXème siècle mais fait référence à une bataille du siècle précédent. 

    La Bérézina est un fleuve situé en Biélorussie.

    Sous Napoléon 1er, pendant la campagne de Russie, en novembre 1812, la Grande Armée lutta contre la faim et le froid.

    Cernées par les Russes, l’empereur ordonna la retraite et les Français arrivèrent finalement devant la Bérézina, large d’une centaine de mètres.

    L’eau était extrêmement froide mais elle pas glacée.

    Il fallut donc construire des ponts pour la traverser et espérer ainsi échapper aux Russes.

    Le temps pressait et les ponts furent brulés volontairement pour que les adevrsaires ne puissent pas les utiliser.

    Des dizaines de milliers de soldats français épuisés se retrouvèrent alors coincés du côté des russes.

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  • la perfide Albion

     

    Pourquoi dit-on

    « la perfide Albion »

    pour parler de l’Angleterre ?

     

    « La perfide d’Albion » signifie l’Angleterre depuis la fin du 18ème siècle. 

    Durant l’Antiquité ce pays s’appelait «Albion».

    Ce terme vient du latin « alba » qui veut dire « blanc », allusion à la couleur des hautes falaises auxquelles on fait face quand on atteint l’île par le sud. 

    Quant à l’adjectif « perfide », il aurait été choisi par Bossuet au XVIIe siècle pour traiter de nos chers voisins avec lesquels la France a longtemps entretenu des relations peu amicales.

    L’origine de cette défiance mutuelle peut être datée de la bataille d’Azincourt en 1415, à la fin de laquelle les Anglais victorieux malgré leur infériorité numérique ont massacré des prisonniers et blessés français.

    Cette bataille est d’ailleurs souvent considérée comme la fin de l’ère de la chevalerie en France.

    On trouve la première trace de l’expression dans un poème écrit en 1793 par Augustin Louis de Ximénès.

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  • être dans les clous

     

    Pourquoi dit-on « être dans les clous » ?

     

    “Etre dans les clous” signifie respecter les règles ou limites imposées.

    Jadis sur les routes, c’est-à-dire jusqu’en 1950, les passages piétons n’étaient pas matérialisés par des bandes blanches parallèles mais par de gros clous plantés dans le sol, bombés sur leur partie extérieure.

    Les voitures pouvaient rouler dessus sans risque de crevaison.

    Tout comme les piétons qui pouvaient y poser le pied sans danger.

    Cette rangée de clous a donné naissance à l’expression un « passage clouté ».

    Pour respecter les règles, se conformer à la loi, il fallait donc utiliser ce passage, c’est à dire au sens propre passer entre des clous.

    Il fallait littéralement « être dans les clous ». 

    Paradoxalement l’expression  ne vit, elle, le jour que lorsque les bandes blanches commencèrent à remplacer les clous.

    On ne se mit alors à être dans les clous que métaphoriquement.

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  • G.I.

     

     

    Pourquoi dit-on les « G.I. » ?

     

    Un « G.I. » est le terme utilisé pour désigner un soldat américain depuis le début du 20ème siècle.

    Il s’agit d’une référence au sigle « Galvanized Iron » signifiant « fer galvanisé » en anglais, qui figurait à l’époque sur différents objets en métal utilisés par l’armée américaine, comme des poubelles par exemple.

    Certains pensaient à tort que le sigle voulait dire « Government Issued » c’est-à-dire « fourni par le gouvernement ». 

    Pour que l’expression se popularise, il fallut que les soldats eux-mêmes l’utilisent, ce qui commença à être le cas durant la Seconde Guerre mondiale.

    Ensuite le succès de l’acronyme fut rapide parmi la population civile, aussi bien aux Etats Unis qu’en France et plus largement dans toutes les langues européennes.

    Pour parachever sa notoriété, en 1964 le jouet « G.I. Joe » fut créé par la marque Hasbro.

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