• regagner ses pénates

     

    Quelle est l’origine de l’expression « regagner ses pénates » ?

     

    « Regagner ses pénates » signifie rentrer chez soi.

    Utilisé chez les Romains, le terme « pénate » vient d’une part du latin « penus » signifiant l’intérieur de la maison, le garde-manger et d’autre part de « penates » qui désignait les dieux protecteurs du foyer.

    Ceux-ci protégeaient la demeure et avaient plus particulièrement pour mission de veiller aux biens et au feu. Chaque famille décidait librement quels dieux allaient être leurs Pénates.

    Les dieux choisis se transmettaient ensuite de génération en génération. Un autel leur était le plus souvent dédié dans la maison et si la famille venait à déménager elle emportait avec elle ses Pénates.

    On trouve trace de cette coutume dans l’expression « installer ses pénates », c’est-à-dire les objets pris avec soi lors d’un déménagement.

    Aujourd’hui l’expression « regagner ses pénates » signifie donc rejoindre son foyer, compris comme un lieu où l’on se trouve en sécurité.

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  • ronger son frein

     

    Pourquoi dit-on « ronger son frein » ?

     

    « Ronger son frein » consiste à s’efforcer de contenir l’envie de réaliser un acte.

    Il s’agit donc de se retenir dans la frustration, malgré une vive impatience.

    Cette expression apparait au Moyen âge.

    A cette époque le cheval a une grande importance dans la vie quotidienne.

    Dès le 12ème siècle on utilise le mot « frein » pour désigner ce que nous nommons aujourd’hui « mors », c’est-à-dire de dispositif métallique placé dans la bouche du cheval et qui étant relié aux rênes permet de conduire l’animal.

    Quand il n’est pas monté et qu’il subit un repos forcé, le cheval peut trépigner d’impatience.

    Pour tromper l’ennui il peut ronger son mors en attendant de pouvoir à nouveau galoper.

    Il ronge donc au sens propre son « frein ».

    L’homme qui réfrène son envie d’agir ou de s’exprimer en fait de même, au figuré.

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  • été indien

     

    Pourquoi dit-on un “été indien” ?

     

    Un « été indien » est une période de l’année durant laquelle le temps est ensoleillé et les températures douces.

    Il survient en automne, le plus souvent entre le mois d’octobre et le début du mois de novembre.

    Mais il ne revient pas forcément tous les ans.

    Ce phénomène météorologique s’observe principalement en Amérique du Nord, surtout au Canada.

    Dans ce pays occupé jadis par les peuples indiens, l’expression « Indian Summer » aurait vu le jour vers 1820.

    Mais il semble que l’écrivain Hector St-John de Crevecoeur l’utilisait dès 1778.

    Son origine est incertaine.

    Il est fort possible que cette période de l’année qui connait de belles journées soit nommée ainsi tout simplement car l’été indien est commun dans les anciens territoires indiens du Nord de l’Amérique.

    Mais d’autres explications existent, liées notamment à la fin de la période des récoltes effectuées par les Indiens, et à leur migration annuelle vers l’intérieur des terres qui avait lieu semble-t-il juste avant l’hiver.


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  • faire un carton

     

    Pourquoi dit-on « faire un carton » ?

     

    « Faire un carton » consiste à connaitre un vif succès.

    Le « carton » en question est celui utilisé comme cible sur les stands de tir dans les fêtes foraines.

    Pour gagner un prix, le joueur doit toucher le carton, si possible en son centre.

    Si au milieu du 20ème siècle l’expression signifiait simplement tirer sur une cible inerte, elle prit quelques décennies plus tard le sens de marquer un maximum de points en atteignant le milieu de la cible le plus grand nombre de fois.

    La métaphore relative au succès de manière générale découle naturellement de cette signification initiale.

    Le verbe « cartonner » peut également être utilisé avec un sens identique alors qu’il signifiait à l’origine « jouer aux cartes » ; de sorte que l’on peut « faire un carton » en faisant un carton !

    Autrement dit avoir beaucoup de succès lors d’une partie de cartes.

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  • en catimini

     

    Quelle est l’origine de l’expression « en catimini » ?

     

    Cette expression qui date du 13ème siècle signifie « « en secret », « en cachette ».

    Il existe deux hypothèses quant à son origine.

    Selon la première, le mot « catimini » viendrait du grec « kataménia » en rapport avec les menstruations féminines.

    La discrétion et l’indisponibilité sexuelles des femmes durant cette période expliqueraient le sens donné à l’expression.

    Mais pour certains le lien entre les deux est tiré par les cheveux.

    Selon une seconde hypothèse, « catimini » proviendrait du langage picard.

    Il serait une allusion au comportement silencieux et hypocrite d’un animal.

    En effet en picard le mot « cate » désignait le chat quand « mine » était également un terme en rapport avec ce même animal.

    Le mot « chattemite » aurait été d’abord utilisé dès la fin du 13ème siècle, afin de qualifier des manières hypocrites.

    Il serait ensuite devenu progressivement « catimini ».


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  • parler à la cantonade

     

    D’où vient l’expression « parler à la cantonade » ?

     

    « Parler à la cantonade » n’a rien à voir avec le célèbre ancien joueur de football au tempérament sanguin.

    Cette expression signifie parler sans s’adresser à une personne en particulier, sans attendre de réponse en retour.

    Elle remonte au 17ème siècle et trouve son origine dans le monde du théâtre.

    Le mot « cantonade » y désigne alors les côtés de la scène puis les coulisses, c’est-à-dire un endroit où aucun spectateur ne se trouve.

    Dès lors, lorsqu’un personnage, par un jeu scénique, s’adresse à un personnage invisible on dit qu’il s’exprime à la cantonade.

    Le mot « cantonade » lui-même aurait pour origine « cantonada » qui en occitan était utilisé pour parler des angles d’une maison.

    C’est pourquoi on dit que les premiers à utiliser cette expression furent les troupes de cirque qui travaillaient dans le sud du pays.

    Aujourd’hui l’expression n’est plus circonscrite aux représentations artistiques ni à la scène.

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  • faire du gringue

     

     

    Pourquoi dit-on « faire du gringue » ?

     

    « Faire du gringue » consiste à draguer quelqu’un, chercher à le séduire.

    Si la drague était un filet de pêche, le terme « gringue » a lui désigné au 19ème siècle du pain.

    Sa signification liée à la séduction viendrait, bien qu’il s’agisse d’une hypothèse, d’une transposition d’une autre expression, « faire des petits pains » dont le sens est « chercher à séduire », « faire la cour ».

    Le langage français emprunte en effet très souvent au vocabulaire gastronomique pour exprimer l’idée de séduction ou de rapports amoureux, comme dans l’expression « dévorer du regard ».

    Ainsi on trouve « faire du gringue » dès 1905 dans L’argot au XXème siècle: Dictionnaire français-argot d’Artistide Bruant et Léon de Bercy.

    Ne confondons pas celui qui « fait du gringue » de tel autre qui « fait la bringue ». Même s’il faut en convenir, les deux activités sont loin d’être incompatibles !

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  • cordon bleu

     

    Pourquoi dit-on un « cordon bleu » ?

     

    De nos jours être un « cordon bleu » signifie être un bon cuisinier.

    Mais cela n’a pas toujours été le cas.

    Au 16ème siècle, pendant les guerres de religion, Henri III fonda l’ordre du Saint-Esprit.

    Premier ordre de la monarchie française son objectif était la défense de la foi catholique et de la personne royale.

    Or ses membres, les chevaliers, portaient la croix de Malte accrochée à un ruban bleu.

    Abolie par la Révolution française elle fit place à la Légion d’honneur, instaurée en 1802 par Napoléon Bonaparte.

    Mais le symbole du cordon bleu resta.

    Il continua à représenter une distinction suprême et prestigieuse.

    Le qualificatif « cordon bleu » signifie alors « le plus remarquable » sans qu’il ne fasse plus référence à un ordre particulier ou une distinction officielle.

    Dès 1832 il est utilisé pour désigner les cuisiniers de grand talent.

    Venant achever de consacrer l’expression dans le domaine culinaire Marthe Distel publia en 1895 l’ouvrage à succès « La Cuisinière cordon bleu », suivie de l’ouverture d’écoles du même nom.

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  • voir midi à sa porte

     

    D’où vient l’expression

    « voir midi à sa porte » ?

     

    « Voir midi à sa porte » signifie considérer les choses selon ses propres intérêts, évaluer une situation de son seul propre point de vue et d’après des critères personnels.

    Cette expression date de l’époque qui a précédé l’invention des horloges.

    Pour connaitre l’heure, il fallait alors consulter des cadrans solaires.

    Ceux qui habitaient les villages disposaient donc de tels cadrans chez eux, le plus souvent sur le mur au-dessus de la porte d’entrée.

    Cependant toutes les habitations n’étaient pas orientées vers le soleil de façon identique, et les cadrans pouvaient avoir été réalisés avec plus ou moins de soin et de précision.

    Aussi leur consultation pouvait donner lieu à la lecture d’horaires différents d’une maison à l’autre.

    Alors qu’il était midi chez l’un il pouvait être midi et quelques minutes au-dessus d’une autre porte.

    Mais chacun ne faisait bien entendu confiance qu’à son propre cadran, et voyait par conséquent midi à sa porte !

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  • se mettre martel en tête

     

    D’où vient l’expression « se mettre martel en tête » ?

     

    « Se mettre martel en tête » signifie s’inquiéter d’une situation ou au sujet d’une personne.

    A première vue il s’agirait d’une référence directe à Charles Martel, grand père de Charlemagne.

    Mais il n’en est rien. Ce « martel » est un ancien outil, une sorte de marteau.

    A l’origine, c’est à dire au 16ème siècle, « avoir martel » signifiait « être perturbé par un sentiment de jalousie ».

    Mais rapidement l’expression prit le sens de « se faire du souci ».

    La métaphore est claire et très parlante.

    Elle compare les tourments, les interrogations répétées et le questionnement ininterrompu, à des coups de marteaux dans la tête.

    Au 18e siècle le sens de l’expression se fixa et désigna l’obsession de préoccupations diverses.

    Le verbe « marteler » en découle.

    On peut ainsi lire sous la plume de Voltaire : « Je viens pour soulager le mal qui me martèle. »

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