• courir comme un dératé

     

    D’où vient l’expression

    « courir comme un dératé » ?

     

    « Courir comme un dératé » consiste à courir rapidement.

    Cette expression utilisée depuis le début du 19ème siècle trouve son origine bien plus tôt, dans l’Antiquité !

    A cette époque on pensait que les points de côté que l’on pouvait attraper en courant étaient dus à la rate.

    Aussi on mit au point des mixtures destinées aux athlètes afin de supprimer les points de côté en s’attaquant à cet organe.

    Si la rate fonctionnait moins, pensait-on, elle ferait moins mal.

    Ensuite autour du 16ème siècle certains médecins conseillaient de supprimer la rate car elle était inutile et provoquait justement des points de côté.

    Il fallait ainsi se faire « dérater » pour mener une vie plus agréable.

    Le lien entre la course à pied et la rate était ainsi prétendûment établi.

    Le langage populaire s’en empara et créa l’expression !


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    faire le pied de grue

     

    D’où vient l’expression « faire le pied de grue » ?

     

    « Faire le pied de grue » consiste à attendre debout longuement et de façon immobile. La formule est marqué péjorativement.

    Celui qui fait le pied de grue a l’air un peu sot.

    Avant le 17ème siècle, on disait plutôt « faire la jambe de grue ».

    L’expression fait donc référence à l’oiseau, la grue, de la famille des échassiers et réputé pour, malgré ses deux longues pattes, sa capacité à se tenir sur une seule d’entre elles.

    Cet animal est si à l’aise dans cette position qu’il peut même dormir ainsi.

    De l’oiseau est né le verbe « gruer » et en argot la « grue » devint la prostituée attendant sans fin le client dans la rue sur une jambe, un pied par terre et l’autre sur le mur.

    Elles semblent ainsi faire au sens propre le « pied de grue » sur le trottoir.

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  • En voiture, Simone

     

     

    en voiture, Simone

     

    D’où vient l’expression « en voiture, Simone » ?

    « En voiture, Simone » est une injonction signifiant qu’il faut débuter une acte, commencer à agir.

    Si l’animateur de télévision Guy Lux la popularisa dans l’émission Intervilles au début des années 1960 en s’adressant de la sorte à Simone Garnier, autre animatrice, il s’agissait d’une référence, si ce n’est d’un hommage, à une toute autre Simone. 

    En 1929, Simone Louise de Pinet de Borde des Forest âgée de seulement de 19 ans, réussit son permis de conduire.

    Elle fut une des toutes premières femmes de France à l’obtenir.

    Mais elle ne se contenta pas de conduire une voiture comme monsieur tout le monde. Le permis en poche, elle devint pilote de rallye.

    Elle exerça cette activité jusqu’en 1957 et devint admirée notamment par Juan Manuel Fangio.

    Sa biographie indique qu’elle n’eut de toute sa vie de pilote, aucun accident.

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  • appeler un chat, un chat

     

    D’où vient l’expression « appeler un chat, un chat » ?

     

    « Appeler un chat, un chat » signifie ne pas avoir peur de dire les choses telles qu’elles sont, en toute honnêteté. 

    Cette expression a une origine argotique grivoise.

    Dès le 17ème siècle un « chat » désigne le sexe féminin.

    Au milieu du siècle on peut lire sous la plume du poète Nicolas Boileau dans les Satires : « J’appelle un chat, un chat et Rollet un fripon. »

    L’auteur critique ainsi un magistrat du nom de Rollet, car celui-ci est suspecté de tremper dans de sombres affaires.

    L’auteur exprime ainsi l’idée qu’il dit la vérité, sans détours, face à l’hypocrisie de la société. 

    On explique aussi parfois l’origine de cette expression en la faisant découler d’une autre formule, « il entend chat sans qu’on dise minet », signifiant comprendre sans grandes explications.

    Elle était employée pour inciter les gens à dire la vérité sans la maquiller. 

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  • oeil au beurre noir

     

    Pourquoi dit-on un « œil au beurre noir » ?

     

    Un « œil au beurre noir » est une ecchymose touchant les pourtours de l’œil, souvent causée par un coup ou une chute.

    Elle peut être indistinctement utilisée avec un « cocard ». 

    L’origine de cette expression date de 1585.

    Il s’agit d’une comparaison entre les yeux et les œufs.

    Mais pas n’importe quels œufs.

    Il existait à l’époque la recette de cuisine des œufs pochés au beurre noir.

    Le beurre utilisé était si cuit qu’il noircissait et les œufs prenaient alors la même apparence qu’un œil humain tuméfié.

    Le jaune ressemblait à la pupille, et le noir autour, à l’hématome. 

    Jusqu’au 19ème siècle on a utilisé la formule « oeil poché au beurre noir ».

    Puis le langage populaire a évolué pour retenir de façon plus concise « œil au beurre noir ».

    L’expression gagna ensuite la plupart des pays européens.

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    peu ou prou

     

     

    Pourquoi dit-on « peu ou prou » ?

     

    « Peu ou prou » signifie plus ou moins, à peu près.

     

    Cette formule peut s’utiliser pour exprimer une approximation de ce qui est petit ou grand selon les circonstances.

     

    On peut ainsi indiquer à son interlocuteur que c’est « peu ou prou » la même chose.

     

    Ici, nulle utilisation du vocabulaire de la marine.

     

    Ce « prou » n’est pas la « proue » d’un bateau.

     

    L’expression date du début du 17ème siècle.

     

    Elle comprend le mot « peu » qui désigne une petite quantité et « prou » plus énigmatique.

     

    Ce terme désuet n’est plus utilisé de nos jours que dans cette expression.

     

    Il vient du latin « prode » qui signifie « profit » mais qui fut également utilisé pour dire « beaucoup ».

     

    A l’époque on a recours à l’expression « avoir prou de » pour indiquer que l’on possède quelque chose en grande quantité

     

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    être médusé

     

     

    Quelle est l’origine de l’expression « être médusé » ?

     

     

    « Être médusé » consiste à être stupéfait.

     

    On peut ainsi être médusé face à un danger ou un spectacle étonnant.

     

    Cette expression est apparue dans le langage courant au 19ème siècle.

     

    Cependant elle trouve son origine dans la mythologie grecque. 

     

    La Gorgone Méduse était une créature fantastique possédant un corps de femme mais une de chevelure constituée de serpents.

     

    Elle inspirait donc tant la peur que l’attirance.

     

    Ayant séduit le Dieu Poséidon, Athéna l’affubla du pouvoir de transformer quiconque en pierre d’un seul regard.

     

    Celui qui croisait le regard de Méduse était ad vitam eternam changé en pierre, figé dans une expression immuable.

     

    Exactement comme quand vous êtes stupéfait par quelque chose.

     

    Méduse périt décapitée par Persée.

     

    Il parvint avant cela à éviter son regard en lui renvoyant son reflet grâce à un bouclier. 

     

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    monter sur ses grands chevaux

     

     

    D’où vient l’expression « monter sur ses grands chevaux » ?

     

    « Monter sur ses grands chevaux » consiste à se mettre en colère rapidement, à réagir violemment et s’emporter très vite face à ce qui est considéré comme une attaque ou une provocation.

     

    Cette expression date du 16ème siècle et son origine est hippique.

     

    Au Moyen Age on choisissait son cheval en fonction de l’activité que l’on s’apprêtait à exercer.

     

     

    Ainsi il existait plusieurs sortes de chevaux comme le palefroi pour les parades ou le destrier pour les tournois. 

     

    Ce dernier cheval était très grand et puissant afin de donner le plus de chance possible à son cavalier lors des affrontements avec ses adversaires.

     

    Ainsi le langage a retenu l’image de celui qui chevauche une haute monture comme métaphore si ce n’est de la fougue ou du courage, du moins de l’agressivité voire de l’emportement d’un individu pour défendre ses opinions.

     

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    prendre un râteau

     

     

    D’où vient l’expression « prendre un râteau » ?

     

    « Prendre un râteau » ou « se prendre un râteau » consiste à échouer lors d’une tentative de séduction.

     

     

    Cette expression est très récente puisqu’elle date des années 1990.

     

    Plusieurs explications existent quant à son origine.

     

    Selon la première d’entre elles, il s’agit de l’évocation de l’image comique de celui qui marche malencontreusement sur un râteau et voit le manche de l’outil heurter son visage.

     

    Le ridicule de la situation et la souffrance infligée symboliseraient métaphoriquement ce que ressentirait celui qui s’est fait éconduire dans sa tentative de conquête amoureuse.

     

    Une autre hypothèse justifie la référence au râteau par opposition à la pelle.

     

    La pelle est certes un outil de jardinage mais aussi le synonyme de baiser amoureux.

     

    Aussi l’opposé de la pelle, le râteau, serait l’opposé du rapport amoureux.

     

    Enfin selon une troisième explication, le râteau serait synonyme de l’échec car il rappellerait le verbe « rater » signifiant « échouer ».

     

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    être aux trousses

     

     

    Pourquoi dit-on “être aux trousses” de quelqu’un ?

     

    « Etre aux trousses » de quelqu’un signifie le poursuivre.

     

    On dit de celui qui est poursuivi qu’il « a » quelqu’un ou quelque chose à ses trousses, comme dans le titre du célèbre film d’Hitchcock « La mort aux trousses ».

     

    En ancien français le terme « trousse » venu du latin « tortus » signifiant « tordu » ou « roulé », est la réunion de plusieurs petites choses liées ensemble et que l’on garde avec soi comme une trousse de toilettes ou de linge.

     

    Par ailleurs le mot désignait également une petite culotte bouffante à la mode au 16ème siècle. 

     

    Ces significations portent en elle l’idée d’une promiscuité.

     

    Dans les deux cas « être aux trousses de quelqu’un » consiste à serrer une personne de très près.

     

    Et « avoir quelqu’un à ses trousses » vise bien la situation d’être suivi à très courte distance et de façon discontinue.

     

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