Cette fête a une signification particulière pour les musiciens, car c’est leur patronne.

La légende et les faits sont parfois très difficiles à démêler quand on essaye unpêu de se pencher sur les origines dun saint patron ou d’une sainte patronne. C’est la cas de Cécile.

Elle aurait vécu  en Sicile  et mourut pour la foi à Rome à une époque incertaine (176, 230,220 sous Marc Aurèle ou 223 sous Alexandre Sévère). Elle aurait finalement été condamnée au martyre, après avoir converti de nombreuses personnes, dont son mari. Les actes de son martyre n'ont rien d'authentique.

Mais on ne sait rien de certain sur l’existence de sainte Cécile avant la seconde moitié du Vème siècle. On a émis l’hypothèse d’un membre de la gens Caecilia (famille Caecilia), probablement une dévote, faisant don de sa maison à l’Eglise. Il est exact que la basilique Sainte-Cécile-en-Trastévère, datant du IXème siècle, a été édifiée sur le site d’un bâtiment de structure domestique de la fin du Vème siècle.

Pour d’autres, Cécile doit être identifiée à la déesse romaine Bona Dea Restituta, aveugle (en latin : caecitas), dont le lieu de pèlerinage à Rome se trouvait non loin du bâtiment évoqué ci-dessus.

Son corps fut retrouvé en 1599.

Sa fête est célébrée le 22 novembre, dans le calendrier romain. Cécile est vénérée comme sainte et martyre dès la fin du Vème siècle. Déjà elle fait l’objet d’un grand nombre de mosaïques, fresques et miniatures.

Mais elle n’est pas encore considérée comme patronne des musiciens. Pour cela, il faudra attendre la fin du XVème siècle.

POURQUOI EST-ELLE DEVENUE LA PATRONNE DES MUSICIENS ?

Selon certains, Cécile serait entrée, le soir des noces, chez son époux en chantant et en s’accompagnement d’un orgue (comprenons un orgue portatif tel qu’il existait au Moyen-Âge, comme l’on peut le voir représenté sur les célèbres tapisseries de la Dame à la Licorne, au musée Cluny à Paris).

Pour d’autres l’origine viendrait que c’est l'un des martyrs des débuts de l'Église les plus vénérés, mentionné dans le canon de la messe depuis 496.  Un passage de sa légende affirme qu'en allant au martyre elle entendit une musique céleste , de la musique de l’orgue. (Rappelons que, chez les Romains, l’orgue, l’hydraule, était l’auxiliaire habituel des jeux de l’amphithéâtre et accompagnaient les jeux et combats des gladiateurs ce qui pourrait expliquer cette musique)

On la représente avec une couronne de fleurs, un plant de lys, un instrument de musique et une épée

Au Moyen-âge, métiers, corporations, communautés se dotent de saints patrons protecteurs. Sainte Cécile est devenue au 15^ème siècle la patronne des musiciens à la suite  d’une interprétation  de sa Passion : celle-ci raconte que le jour de ses noces : « Pendant le son des instruments, Cécile chantait dans son cœur et disait à Dieu : que mon cœur soit pur et sans tache afin que je ne tombe pas dans la confusion… ».

Henri III établit à Evreux une Confrérie de sainte Cécile dont Costeley fut élu premier maître en 1570. On la fêtait aussi à Paris en 1600.

En 1648, un concours de la Sainte Cécile est fondé au Mans. Une académie fondée à Rome est réputée depuis la Renaissance. De grands noms l’ont fréquentée : Frescobaldi, Szymanowski, le chef d’orchestre Giulini et le compositeur Ennio Morricone…

En Angleterre la Sainte Cécile donne lieu à des célébrations annuelles (« Musical Society »). Des odes furent composées en son honneur par John Blow, Henry Purcell (« Hail bright Cecilia » sur un texte de Dryden.1687).

Plus récemment « La messe solennelle de Sainte Cécile » de Gounod (1855) et la « Légende de Sainte Cécile » d’Ernest Chausson (1891) rendirent hommage à la patronne des musiciens.

Toutes ces légendes, ces anecdotes et ces en feront la patronne des musiciens, des luthiers et des autres fabricants d'instruments de musique.

 Le jour de la Sainte Cécile est un jour de célébration  pour de nombreuses formations musicales, de nombreuses harmonies et batteries fanfares  honorent  leur patronne en donnant leur traditionnel Concert de Sainte Cécile, concert qui réunit le public et les musiciens dans la joie et la bonne humeur.